Présentation

La crise de la reproductibilité de la recherche est un thème récurrent dès lors qu’il s’agit de parler de science ouverte. En effet, les publications numériques et les recherches sur notre capacité collective à reproduire des expériences passées ont mis en lumière la très grande difficulté éprouvée par la communauté scientifique en la matière. Selon certaines études, jusqu’à 90% des résultats publiés ne seraient pas reproductibles. Est-ce une fatalité ? Au travers de nos trois interventions nous allons tenter de voir comment les données sont devenues le nerf de la recherche reproductible.

Ce webinaire est préparé par Laetitia Bracco (Université de Lorraine), Delphine Du Pasquier (École des Ponts ParisTech), Cyril Heude (Sciences Po Paris), Doriane Lemeltier (CEA Saclay), Caroline-Sophie Donati (MSH SUD / Université Paul Valéry Montpellier 3), Cynthia Pedroja (Campus Condorcet) et Jozefina Sadowska (INRIA).

 

Lundi 4 décembre 2023 de 14h à 16h

 

INSCRIPTION

 

 Ce webinaire sera enregistré puis diffusé sur la chaine Youtube du GTSO-Données.

 

Programme

Reproductibilité des données de recherche : définitions, enjeux, risques, bénéfices, recommandations

Eric Cahuzac

Dans la littérature, les auteurs s’accordent généralement sur le fait qu’une recherche reproductible est une recherche qui fournit un ensemble d’éléments suffisants (données, codes, méthodologie, conditions d’expérimentation…) pour reproduire l’expérience et obtenir des résultats comparables, voire identiques. Dans le détail, les définitions autour du concept de reproductibilité peuvent différer, et nous l’illustrerons par quelques exemples. Notre discussion se focalisera cependant sur les enjeux de cette reproductibilité et sur comment veiller en tant que chercheur à tout mettre en place pour assurer un niveau satisfaisant de reproductibilité des résultats de recherche, les données en étant qu’une partie.

 

Le RGPD est-il un frein à la reproductibilité de la recherche ?

Emilie Masson

Le Règlement Général de Protection des Données (RGPD) prévoit pour les données personnelles des durées de conservation limitées afin de protéger la vie privée des personnes ayant participé à la recherche. Comment cette injonction peut s'articuler avec la nécessité de les conserver pour des durées plus longues à des fins de reproductibilité de la recherche?
Cette présentation vise à donner quelques pistes pour arriver à concilier le RGPD et les impératifs scientifiques sur ces aspects.

 

Partage des données et reproductibilité de la recherche thérapeutique

Florian Naudet

Les éditeurs de journaux médicaux considèrent généralement que le partage des données issues des essais thérapeutiques est un impératif éthique et ont mis en place une politique incitative. Il est important d'évaluer cette politique afin de savoir à quel point elle permet de favoriser la transparence, la réutilisation de données et la reproductibilité de la recherche thérapeutique. Cette présentation vise à faire réfléchir aux principales méthodes permettant de juger de l'impact de cette politique de partage sur la reproductibilité de la recherche thérapeutique.

Intervenants

Eric Cahuzac est ingénieur de recherche INRAE à la Direction pour la Science Ouverte (DipSO).

 

Emilie Masson (INRIA) - après 12 années en tant que responsable juridique au sein du Service Protection des Données du CNRS, elle a rejoint l'Inria en tant que Déléguée à la Protection des Données Adjointe. Ses missions consistent à accompagner la mise en œuvre du RGPD (Règlement Général de Protection des Données) chez Inria, c’est-à-dire l’organisation et la gouvernance de la protection des données personnelles.

 

Florian Naudet (Université de Rennes 1) développe une activité de "recherche sur la recherche" à travers laquelle il tente de mieux comprendre la valeur des preuves sur lesquelles nous nous reposons pour prendre des décisions thérapeutiques. Ses travaux l'ont amené à penser que la médecine fondée sur les preuves a évolué par rapport à ce qu'elle était censée être à l'origine. Les preuves sont parfois de qualité limitée avec pour résultat une incertitude sur l'intérêt de certaines thérapeutiques et donc des prises de décision difficiles et parfois controversées. Il travaille tout particulièrement sur les problèmes de reproductibilité dans la recherche thérapeutique. Il propose une approche de science ouverte -qui valorise la transparence et l'intégrité de la démarche hypothético-déductive- dans le but de résoudre ces difficultés.

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